L’ALGONEURODYSTROPHIE

 

 ou LE SYNDROME DOULOUREUX RÉGIONAL COMPLEXE

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« L’algo » pour les intimes tient son nom à algo pour douleur , neuro pour système nerveux et dystrophie pour les troubles tissulaires (circulatoires, hormonaux, neurologiques, métaboliques). L’algoneurodystrophie ou algodystrophie est aujourd’hui appelée Syndrome Douloureux Régional Complexe (SDRC). 

La prise en charge naturopathique de l'algoneurodystrophie me passionne et est l'une de mes spécialités.

 

DESCRIPTION

C’est un syndrome, c’est-à-dire un ensemble de symptômes, caractérisé par une douleur localisée dans une ou plusieurs articulations et dont la cause est complexe car il fait intervenir des phénomènes neurologiques à la fois centraux (système nerveux central) et locaux, vasculaires et tissulaires. L’ensemble des mécanismes n’est pas parfaitement connu, et certains sont encore discutés.

Le diagnostic est basé sur les antécédents médicaux et l'historique d’apparition des symptômes et surtout sur l’examen clinique. La précocité de la prise en charge favorise la récupération.

Il y a des phases de progression, des phases de stagnation et parfois aussi des phases de réactivation, mais celles-ci diminuent en durée et en fréquence au fur et à mesure de l’évolution favorable de l’algo. Savoir que l’évolution n’est pas un phénomène linéaire et régulier permet de garder confiance en la guérison.

Si en naturopathie, la personne redevient acteur de sa santé, en ce qui concerne l’algoneurodystrophie, cela est encore plus vrai : car à la prise en charge naturopathique s’ajoute le travail de soin et de  rééducation par la kinésithérapie, en cabinet certes, mais poursuivie avec assiduité chez soi, dans cette même démarche de prise en charge active de sa santé. 

Le syndrome douloureux régional complexe (SDRC) est une affection douloureuse chronique qui présente les caractéristiques suivantes :

• La douleur est permanente et importante (hyperalgie chronique), sans rapport avec la gravité du traumatisme ou de la pathologie qui l’a déclenchée. Il s’agit d’une perception exagérée de la douleur. Le seuil d’activation des récepteurs sensoriels de la douleur (appelés récepteurs nociceptifs ou nocicepteurs) est abaissé ; un stimulus habituellement sans effet (indolore donc) fait naître un message nerveux envoyé au système nerveux central et responsable de la douleur forte et prolongée (hyperalgie).

• Elle est très souvent invalidante.

• Il existe une sensibilité exacerbée et exagérée  aux stimuli ( le toucher, la pression, la température, …) qui décuple la sensation douloureuse déjà présente.

• Au niveau des extrémités (mains, pieds, doigts, orteils, …) une stimulation habituellement indolore déclenche une douleur (phénomène appelé allodynie).

•  La peau brille et transpire, la zone touchée est gonflée : hypersudation, œdème et modification de l’apparence de la peau sont des troubles vasomoteurs (circulatoires et neurologiques).

• Il y a inflammation locale ou régionale.

• L’articulation est enraidie.

• La nutrition des tissus est perturbée, avec fibrose, dégénérescence, déminéralisation, dégradation (la dystrophie de l’appellation du syndrome).

• Epaississement des ongles et augmentation de la pilosité sur la zone atteinte.

• L’atteinte de l’articulation entraine une perte de mobilité, entrainant à son tour une perte de l’activation des circuits neuronaux impliqués dans les mouvement : il y a perte du schéma moteur (de la commande motrice)  et de l’imagerie motrice au niveau du système nerveux central. Un cercle vicieux s’installe.

• Ces manifestations peuvent durer de quelques semaines à quelques mois, jusqu’à 2 ans.

• Et laissent parfois des séquelles.

« L’algo » touche plus particulièrement les adultes d’âge mûr, et bien plus souvent les femmes.

       

ÉVOLUTION : LES 3 PHASES DE L’ALGONEURODYSTROPHIE

Si jusqu’à récemment on distinguait 3 phases chronologiques avant la guérison, la phase chaude, puis la phase tiède, puis la phase froide, il est bien établi aujourd’hui que ces phases peuvent coexister ou apparaître dans une chronologie différente de celle présentée jusqu’à il y a quelques années.

La phase chaude

Douleur, rougeur, chaleur, œdème… symptômes identiques à ceux de la réaction inflammatoire. C’est une phase pseudo-inflammatoire qui s’installe progressivement et dure de quelques semaines à quelques mois. La peau est luisante et transpire, la zone atteinte gonflée et « épaissie », presque indurée.

La phase froide

Rougeur, chaleur et œdème font place à pâleur et froideur liées aux troubles circulatoires ; un enraidissement articulaire apparait.

La peau peut prendre conserver une coloration inhabituelle.

Ces deux phases peuvent alterner ou coexister.

 

La guérison

Avec ou sans séquelle.

 

ÉTIOLOGIE : LES FACTEURS DÉCLENCHANTS

Les causes favorisant l’installation de l’algoneurodystrophie  sont majoritairement traumatiques (fracture, entorse, tendinite, … ) et parfois non traumatiques (intervention chirurgicale, notamment orthopédique, syndrome du canal carpien, cause infectieuse, cause vasculaire - IDM, AVC - ,..) .

Il arrive que la cause soit inconnue ; j’ai déjà rencontré ce cas. Inconnue … en apparence. L’anamnèse est alors fort utile, au naturopathe comme au consultant qui met des mots sur ses maux, et cela permet d’adapter et d’affiner le protocole naturopathique, protocole holistique (psycho-émotionnel et physique).

LE TRAITEMENT EN MÉDECINE CONVENTIONNELLE

Tout d’abord, je voudrais parler de la différence entre les termes douleur et souffrance ; en effet, si la douleur est un concept médical, neurophysiologique, la souffrance en est le ressenti , et c’est celle-ci qui doit être prise en charge. Et cette souffrance altère la qualité de vie, use physiquement et psychologiquement, elle met à rude épreuve les capacités d’adaptation et de résistance. Elle induit un état de stress chronique, avec les répercussions endocriniennes, surrénaliennes en particulier.

Il repose sur des médicaments et la kinésithérapie pour soulager la douleur et la souffrance de la personne et préserver la mobilité articulaire de la zone atteinte.

La prise en charge de la souffrance est essentielle à la guérison, car elle conditionne l’utilisation de l’articulation touchée et donc l’activation des circuits neuronaux cérébraux et la représentation cérébrale de la zone atteinte (schéma corporel).

L'administration préventive de vitamine C à haute dose (500 mg/j) a été concluante, ceci est intéressant à savoir en cas de terrain favorable au SDRC. Mais insuffisant selon moi.

 

Le traitement médicamenteux

Il est principalement symptomatique, il consiste en la prescription d’antalgiques de classe 1, d’AINS (antiinflammatoires non stéroïdiens), de corticoïdes, d’antalgiques centraux, … selon les cas.  

 

Le traitement kinésithérapique

 La prise en charge doit être la plus précoce possible.

Le traitement associe repos et kinésithérapie infra-douloureuse (physiothérapie à visée antalgique, balnéothérapie, drainage circulatoire par massage et/ou bandage compressif spécifique, mobilisation douce afin d’éviter l’enraidissement articulaire ; port d’orthèse si besoin).

L’alternance de bains chauds et froids est aussi proposée, mais pas toujours bien supportée.

La cryothérapie s’est montrée efficace (contre-indication : syndrome de Reynaud).

Le traitement kinésithérapique vise à lutter contre l’enraidissement et les rétractions articulaires (capsulo-ligamentaires) : il consiste en la mobilisation douce, sans douleur, en rééducation des circuits neuronaux par la thérapie par le miroir . La stimulation des circuits cérébraux impliqués dans le schéma corporel est indispensable pour maintenir actives les facultés motrices (volontaires) et la perception du membre atteint (représentation mentale).

LA PRISE EN CHARGE NATUROPATHIQUE

Elle est complémentaire au traitement conventionnel. Et surtout, elle est une approche individuelle et une prise en charge personnalisée.

Comme dit plus haut, c’est une pathologie dont les mécanismes ne sont pas élucidés, multifactoriels, complexes … et passionnant pour la naturopathe que je suis. C’est une pathologie que je connais bien, l’ayant vécue 3 fois déjà, après des traumatismes articulaires sévères ou osseux. Et pour tout vous dire, je suis en plein dedans depuis plusieurs mois. 

La prise en charge est très individualisée, selon que la personne est en phase froide ou tiède ou mixte, selon la nature des manifestations prédominantes (circulatoires, tissulaires, ...), le degré de souffrance (physique et morale), les causes du terrain inflammatoire, etc. C'est une approche holistique comme je les aime, l'accueil bienveillant, l'écoute pleine, les réponses naturelles et respectueuses des besoins de la personne. 

Une "algo" n'est pas facile à vivre, ma longue expérience personnelle enrichit la richesse de mon approche naturopathique, centrée sur l'humain.  

Les caractéristiques bioélectroniques du terrain sont particulières et j’en recherche la cause (principe de causalisme en  naturopathie) afin de les prendre en charge avec les techniques naturopathiques. 

Les corrections alimentaires

• Bien mastiquer ses aliments, la bouche contient 32 dents pour liquéfier la bouchée, et secrète  la salive qui doit imprégner les aliments pour amorcer la digestion et faciliter leur passage dans l'œsophage.

• Rééquilibrage des macronutriments : protéines, lipides, glucides.

• Correction des carences micronutritionnelles. Vitamines,  minéraux, oligo-éléments, ...

• Suppression des aliments raffinés (dévitalisés), contenant des pesticides, des additifs alimentaires, des graisses saturées en excès, des graisses trans (tellement toxiques qu’elles sont interdites dans certains pays …. Mais pas en France , …

• À remplacer par des fruits et légumes de saison et de qualité biologique ou certifiés sans résidus de pesticides, des aliments complets (sucre complet, sel gris, céréales complètes, légumineuses…). Introduire des fruits secs oléagineux (noix, noisettes, amande, …).

• Supprimer les aliments générant des intolérances ou inconforts digestifs, ils sont pro-inflammatoires.

•   Le régime méditerranéen est réputé pour ses bienfaits santé.

• Composition du repas respectant la physiologie de la digestion.

Les corrections du terrain

J'élabore un protocole de correction du terrain basé sur le bilan naturopathique :

• l'anamnèse : antécédents médicaux, historique du syndrome, ...

• l'évaluation bioélectronique,

• l'évaluation des émonctoires,

• l'évaluation du système nerveux,

• l'évaluation du système hormonal,

• l'élavuation de la vitalité,

• etc ...

Les techniques naturelles

Elles dépendent des besoins particuliers et suivent l'évolution du syndrome douloureux.

• L'alimentation (voir plus haut)
• Techniques respiratoires : l'oxygénation. Balades en nature, cohérence cardiaque,  respiration consciente,  ...
• Techniques manuelles : massages doux, ...
• Hydrologie : bains, ...
• Les compléments alimentaires. Micronutrition, plantes : phytothérapie, gemmothérapie (bourgeons de plantes), aromathérapie (huiles essentielles), élixirs floraux, etc …

Toujours demander conseil auprès de votre thérapeute afin de vérifier l’absence de contre-indications.

L’aspect psycho-émotionnel

• Gestion du stress, soit antérieur soit consécutif à l’apparition de l’algoneurodystrophie, par des pratiques qui améliorent l’oxygénation de l’organisme, favorisent l’élimination des toxines et la réparation des tissus, et aident dans la gestion de la douleur : respiration en cohérence cardiaque, pratiques de libération émotionnelles ( EFT, Fleurs de Bach, psychothérapie, hypnose Ericksonienne, …).

L’algoneurodystrophie est un ensemble de maux, des mots qu’il faut déchiffrer avec attention car ils expriment une souffrance lorsque certains de nos besoins ne sont pas comblés. Chaque partie du corps a sa dimension symbolique. Les besoins d’être et de bien-être deviennent mal-être, psychologique et physique.

Avec mes remerciements chaleureux pour Romain S., le kinésithérapeute adorable hypercompétent, passionné et dévoué qui prend en charge mon algoneurodystrophie depuis plusieurs mois déjà, et qui m'a suggéré d'écrire cet article et a eu la gentillesse de le lire et d'y apporter des précisions. et mes remerciements tout aussi chaleureux pour Clément C., son confrère et ami, tout aussi hypercompétent, passionné et dévoué, et qui s'est longuement occupé de mon algoneurodystrophie précédente. 

Avec mes remerciements également pour les médecins et professionnels médicaux et paramédicaux, mais aussi pour toutes les personnes qui ont apprécié ce texte. Votre intérêt est un encouragement. 

 

En espérant que cette présentation vous a intéressé,

Prenez bien soin de votre bien-être physique et émotionnel,

Nancy

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Les informations de cet article sont données à titre indicatif et ne se substituent en aucun cas à l’avis d’un professionnel de santé. De nouvelles publications scientifiques peuvent venir contredire ou compléter les informations données.

En cas de doute, il convient toujours de demander conseil à un professionnel de santé.

 IMPORTANT

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le blog "Nessenciel, graines de naturopathe" ne sont susceptibles de se substituer à une consultation, un diagnostic, ou une prescription effectués par un médecin ou un professionnel de santé, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.

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