L'AXE INTESTIN - CERVEAU : comprendre comment la santé intestinale influence notre santé mentale

J'ai écrit cet article en pensant tout particulièrement aux enfants HPI TDAH et HS , mais il s'adresse évidemment à tout le monde et particulièrement aux personnes ayant des troubles digestifs, des maladies chroniques, des intolérances alimentaires, des antécédents familiaux de troubles ou maladies du système nerveux autonome sens large.
L’axe intestin-cerveau est l'ensemble des mécanismes impliqués dans la communication entre l'intestin et le cerveau. La nature de ce dialogue impacte notre digestion, notre humeur, nos émotions, notre réflexion, nos décisions, notre mémoire, notre comportement, nos compulsions, etc. Il est impliqué dans les troubles métaboliques, les maladies de peau, les troubles anxieux, les dépressions, les maladies neurodégénératives (Parkinson, Alzheimer,...),... qui flambent actuellement. Les données scientifiques mettant en lumière le rôle de l'écosystème intestinal dans la naissance de ces maladies se comptent par milliers.
L'axe intestin cerveau désigne la communication bidirectionnelle entre le système nerveux et le système digestif.
▪︎ des voies nerveuses :
- le cerveau,
- le nerf vague du système nerveux autonome, long nerf qui relie les viscères et organes au cerveau, nerf connecté aux régions du cerveau impliquées dans la gestion de nos émotions.
- le système nerveux entérique qui est est le système nerveux de l'intestin lui-même, dans la paroi du tube digestif),
Le cerveau est informé en permanence de ce qui se trouve dans l’intestin, tant au niveau des nutriments issus de la digestion des aliments ingérés que de la composition du microbiote (quantité et variété des micro-organismes).
▪︎ le système immunitaire
▪︎ et le microbiote intestinal
Les substances présentes et produites par les populations du microbiote intestinal (bactéries, champignons, virus, …) passent dans la circulation sanguine et modulent le fonctionnement de l’organisme (immunité, métabolisme et fonctions cérébrales).
Les informations nerveuses dans le sens intestin- cerveau représentent 80% du trafic d’informations de l’axe intestin cerveau (contrairement à ce qu’on pourrait penser, le trafic d’informations dans le sens cerveau – intestin ne représente donc que 20% de la communication entre ces 2 grands organes). C’est dire l’importance de la santé de l’intestin ! Je le répète souvent : le ventre, au centre du corps, au centre de la santé.
La barrière intestinale (composée de cellules épithéliales reliés par des jonctions serrées et tapissées d’un mucus protecteur sur lequel vit le microbiote) agit comme un filtre intelligent : c’est une structure complexe sélective qui assure la protection du milieu intérieur en empêchant le passage de toute substance ou microbe indésirable tout en permettant l’absorption des nutriments issus de la digestion et des substances élaborées par le microbiote sain et équilibré.
Les déséquilibres dans cet axe sont associés à plusieurs troubles tels que :
Troubles digestifs : syndrome de l'intestin irritable (SII), déséquilibre de microbiote intestinal (dysbiose), inflammation chronique (MICI , Maladies Inflammatoires Chroniques de l'Intestin : maladie de Crohn, rectocolite hémorragique)
Troubles métaboliques : diabète , obésité, syndrome métabolique, … Le microbiote intestinal, à travers l’axe microbiote – intestin – cerveau, influence l’ appétit,le comportement alimentaire et le métabolisme.
Troubles cutanés : psoriasis, dermatite atopique, acné, ...
Les troubles du comportement alimentaire
Troubles neurologiques et psychiatriques : anxiété, dépression, troubles de l’humeur, TDAH, TOC, autisme, bipolarité, schizphrénie... et les maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson).
Les facteurs influençant l'axe intestin - cerveau
1. L'Alimentation inadaptée
carences ou excès en macronutriments (glucides, graisses, protéines),
carences et excès en micronutriments (vitamines, minéraux, acides aminés, acides gras essentiels, …)
aliments ultra transformés, alimentation industrielle, raffinée (dévitalisée)
xénobiotiques (pesticides, additifs alimentaires, médicaments, …),
modes de cuisson nocifs (à haute température voire très haute température, micro-ondes, …),
etc.
2. Le Microbiote intestinal
Le microbiote joue un rôle clé dans la communication avec le cerveau en produisant des neurotransmetteurs comme la sérotonine (environ 90 % est produite dans l'intestin), la dopamine et le GABA, essentiels à la régulation de l'humeur. D’ailleurs aujourd’hui on parle d’axe intestin-microbiote-cerveau.
La sérotonine est le neurotransmetteur de la régulation des émotions et du bien-être (sérénité, prise de recul, contrôle des pulsions), elle est le frein du fonctionnement cérébral en quelque sorte, elle met en mode "peace and love". Elle est transformée en mélatonine, impliquée dans l'induction du sommeil et l’horloge biologique (rythme circadien veille/sommeil).
La dopamine est le neurotransmetteur de la motivation, de l'action / prise de décision, de la récompense (et de la répétition des comportements procurant la récompense, ce qui peut conduire à l'addiction); elle est le starter qui nous fait lever et démarrer la journée. Elle est transformée en noradrénaline, neurotransmetteur de la vigilance, de la concentration (impliquée aussi dans l'apprentissage et la mémoire) et de la réactivité, elle est donc l'accélérateur qui prend le relais du starter.
Le GABA (Acide Gamma-AminoButyrique) est un neurotransmetteur inhibiteur : il calme l'agitation neuronale, assure l'équilibre nerveux, responsable de l'état de calme intérieur, de détente et de la bonne gestion du stress. Quand on manque de GABA, anxiété et angoisse se manifestent. Il participe lui aussi au sommeil.
Une dysbiose (déséquilibre du microbiote, en variété comme en quantité) peut entraîner une hyperperméabilité intestinale (leaky gut) et un état d'inflammation chronique à bas bruit (inflammation de bas grade) qui vont surstimuler le système immunitaire et causer une cascade de réactions inflammatoires et un stress oxydant qui vont progressivement imprégner tout l'organisme, silencieusement au début puis apparaitront symptômes et maladies.
3. La Barrière intestinale
Une barrière intestinale perméable ("leaky gut") permet à des toxines, des protéines non digérées, des agents microbiens et des antigènes de pénétrer dans la circulation, contribuant à l'inflammation chronique. Cette inflammation peut atteindre le cerveau, via la production de cytokines pro-inflammatoires par le système immunitaire, et perturber les fonctions cérébrales. inflammation et stress oxydant touchent tout l’organisme, cerveau compris.
4. Le Stress
Le stress chronique active l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien , affectant la digestion, l’équilibre du microbiote et les fonctions hormonales et nerveuses.
Le manque de sommeil impacte non seulement notre humeur, nos capacités cognitives mais aussi notre microbiote !
Le savez-vous ? Il existe un rythme biologique pour notre microbiote aussi, avec une population diurne et une population nocturne !
5. Inflammation systémique
Une inflammation chronique peut exacerber les troubles cognitifs et émotionnels via la libération de cytokines inflammatoires.
6. Le niveau d’activité physique
Sédentarité et excès d’activité physique impactent le microbiote.
7. L’environnement
Au sens très large, incluant les interactions sociales.
La santé mentale est intimement liée à la santé intestinale. Une approche intégrative, alliant alimentation adaptée, gestion du stress et prise en charge du microbiote, peut aider à rétablir un équilibre global. L'écoute de votre corps et l'adoption de ces pratiques peuvent transformer votre bien-être au quotidien.
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Nancy