La vitamine D, gardienne de la santé

Les résultats des études épidémiologiques montrent que les français sont carencés en vitamine D-hormone et les médias en parlent de plus en plus souvent. En cette période automnale, les carences s’aggravent et affaiblissent la santé. Or la vitamine D est essentielle au bon fonctionnement de notre organisme , à notre santé physique mais aussi psychique. Aussi ai-je eu envie de vous la présenter.
 

Sommaire

  1.  Un peu de chimie 
  2. Sources alimentaires de vitamine D
  3. Métabolisme de la vitamine D
  4. Rôles de la vitamine D et conséquences de la carence 
  5. Valeurs de références des taux sanguins en vitamine D
  6. Besoins quotidiens en vitamine D
  7. Facteurs de risque de carence
  8. Précautions d'emploi et effets indésirables de la supplémentation en vitamine D
  9. Contre - indications à la supplémentation en vitamine D
  10. Dangers de l'excès de supplémentation en vitamine D

Le nom « calciférol » vient du latin et signifie « qui porte le calcium » ; en effet, les premières études (datant d’il y a un siècle déjà) ont montré sur son rôle dans le capital osseux, à une époque où le rachitisme était répandu. Décrite comme la "vitamine bonne pour les os", son activité est bien plus large que cela. Elle porte aussi le nom de "vitamine soleil " car elle est fabriquée dans la peau sous l’effet du soleil, qui est notre principale source d’apport.


1.   UN PEU DE CHIMIE

La structure de base de la vitamine D est celle du cholestérol, ce qui fait qu’elle est une pro-hormone à base stérol et elle est l’unique vitamine ayant cette caractéristique chimique ; elle n’est pas un stéroïde à proprement parler. Elle est liposoluble, c'est-à-dire soluble dans les corps gras.

     


Remarques :

  • Il existe deux groupes de vitamines, les vitamines hydrosolubles (solubles dans l’eau, les vitamines B - B1, B2, B3, B5, B6, B9, B12- et C ) et les vitamines liposolubles (solubles dans les graisses, les vitamines A,D, E, K).
  • Les hormones stéroïdes sont sécrétées par la glande surrénale (cortisol - hormone responsable des effets secondaires liés au stress chronique - adrénaline, hormone du stress (la fameuse "décharge d'adrénaline", et aldostérone, qui régule les taux sanguins de sodium et de potassium, le volume sanguin et la tension artérielle) et par les glandes sexuelles ; ce sont des hormones de la survie. 
La vitamine D est si importante pour l’organisme, qu’elle est stockée dans le foie et le tissu adipeux (elle est liposoluble), et relarguée dans le sang selon les besoins.

2.   SOURCES ALIMENTAIRES DE VITAMINE D

La principale source de vitamine D3 est synthétisée dans la peau (source dite endogène) sous l’effet d’une exposition au soleil suffisante en terme d’énergie solaire et de durée d’exposition, par transformation du cholestérol (ou, plus exactement, d’un dérivé du cholestérol, le 7-déhydrocholestérol). Dès les premiers beaux jours, il faut s’exposer au soleil 20 minutes par jour minimum vers la mi-journée (bras et/ou torse nu, visage protégé). 

Toutefois, la quantité synthétisée dans la peau varie en fonction de nombreux facteurs : horaire de l’exposition au soleil, saison, latitude, surface de peau exposée, génétique, âge, carnation de la peau (les peaux foncées synthétisent moins de vitamine D3) … et de l’utilisation ou non de crème solaire : sans écran solaire, une exposition au soleil permet à la peau de produire en moyenne entre 10 000 IU à 15 000 IU de vitamine D, alors qu'un écran solaire d'indice 15 bloque la synthèse cutanée de la vitamine D. 

Dans l’alimentation, on trouve deux formes de vitamine D (sources dites exogènes) :

La vitamine D2 ou ergocalciférol que l’on trouve uniquement dans les végétaux (exposés au soleil) :

  • les céréales,
  • les levures
  • les champignons : girolles, cèpes, morilles ; le shiitaker, champignon médicinal, est particulièrement riche.
- La vitamine D3 ou cholécalciférol, ou calciférol, apportée par l’alimentation animale* :
  • Dans les poissons gras comme le foie de morue et sa célèbre huile qui soulève des grimaces (250 µg de vitamine D pour 100 g) , l’espadon, le saumon, le thon, la truite, le hareng, le maquereau, les sardines.
  • Dans la peau des volailles,
  • Le jaune d’œuf,
  • Les abats : foie, cœur
  •  Les produits laitiers : yaourts, fromage blanc, fromage, lait entier , si les animaux sont élevés en plein air ; les produits laitiers** sont parfois enrichis en vitamine D.


* La vitamine D est liposoluble, donc présente dans les aliments gras.

** En France deux arrêtés* autorisent l’enrichissement de certains aliments comme le lait, les produits laitiers et les huiles. Arrêtés du 8 octobre 2004 relatif à l’emploi de vitamine D3 dans les huiles végétales et du 11 octobre 2001 relatif à l’emploi de vitamine D dans le lait et les produits laitiers frais (yaourts et laits fermentés, fromages frais) de consommation courante.

Quoi qu’il en soit, dès le mois de septembre, les réserves sont épuisées, une supplémentation est alors indispensable.

L’efficacité de la vitamine D3 est supérieure à celle de la vitamine D2.



3.   MÉTABOLISME DE LA VITAMINE D

 La vitamine D3 (alimentaire ou synthétisée par la peau), ou calciférol, subit deux transformations appelées hydroxylations :

· La première au niveau du foie ; le métabolite obtenu est le 25 (OH) D3 (25-hydroxycholécalciférol) ou calcifédiol ou calcidiol. C’est ce métabolite qui est dosé dans le sang lors d’une analyse biologique.

· La deuxième au niveau du rein, sous l’effet de la PTH (hormone parathyroïdienne, hormone hypercalcémiante sécrétée par les parathyroïdes, petites glandes situées en arrière de la thyroïde, lorsque le taux de calcium est ba ) ; le métabolite obtenu est le 1,25 (OH)2 D3 (1,25 – dihydroxycholécalciférol ou dihydroxy D3), encore appelé calcitriol, la forme active de la vitamine D3 hormone.

Ces réactions chimiques se font en présence de cofacteurs notamment magnésium, calcium, zinc. Les carences minérales , très fréquentes , ont donc un impact sur la synthèse de vitamine D-hormone.

Un bon fonctionnement du foie et du rein sont donc indispensables pour assurer la transformation de la vitamine D en calcitriol.

Dans la suite de cet article, je parlerai du calcitriol, hormone active issue de la transformation de la vitamine D3 ingérée ou synthétisée par la peau, afin de bien distinguer les deux. En effet, ce n’est pas la vitamine D3 à proprement parler qui a des effets dans l’organisme, mais bien son métabolite hormonal, le calcitriol .


4.   RÔLES DU CALCITRIOL DANS L'ORGANISME ET CONSÉQUENCES DE LA CARENCE EN VITAMINE D.

Ses rôles sont multiples car les récepteurs au calcitriol sont dispersés dans pratiquement tout l’organisme : la peau, l’intestin, les os, les muscles, le cerveau, le cœur, la prostate, le sein, …

1/    Rôle dans le métabolisme du calcium et du phosphore

  • Et donc dans la minéralisation des tissus, en particulier des os, du cartilage et des dents, mais aussi dans les phénomènes calcium - dépendants comme la contraction musculaire, la transmission nerveuse et la coagulation sanguine., mais aussi la glycémie. Les enquêtes épidémiologiques ont montré une corrélation entre taux sanguin bas de calcidiol et diabète de type 2 (ou diabète non insulino-dépendant). Cela serait lié à l’action du calcitriol sur le maintien de la calcémie, or le calcium est impliqué d’une part dans la sécrétion d’insuline par les cellules β du pancréas, d’autre part dans la sensibilité des cellules à l’insuline (hormone indispensable pour faire entrer le glucose dans les cellules , ce qui maintient la glycémie dans des valeurs physiologiques). 

Conséquences de la carence en vitamine D sur le système ostéoarticulaire et sur les dents :

  • Rachitisme chez l’enfant ; ostéomalacie chez l’adulte : os insuffisamment minéralisés, donc insuffisamment résistants, ils se déforment et n’assurent plus leur rôle de » charpente », mais aussi douleurs osseuses et musculaires.
  • De par l’interaction calcitriol - PTH, une carence en vitamine D est impliquée dans l’apparition de l’ostéomalacie, de l'ostéopénie et de l’ostéoporose, facteurs de risque majeur de fractures osseuses, de tassements vertébraux .
  • Risque accru de chutes et de fractures osseuses.
  •  Caries dentaires.
  • Faiblesse musculaire et risque de chute (des récepteurs à la vitamine D sont présents dans les muscles). La vitamine D participe à la régénération des muscles.
  •  Crises de tétanie.
  •   Convulsions,
  •  Arthrose

Pour aller plus loin : 

MÉCANISME D'ACTION DE LA VITAMINE D3-HORMONE 

Le calcitriol (vitamine D3 hormone) augmente les concentrations sanguines de calcium et de phosphore en agissant sur l’intestin, les reins et les parathyroïdes :

  • d’une part en augmentant l’absorption intestinale du calcium alimentaire (à condition d’avoir une muqueuse intestinale en bon état) ;
  • une diminution de la calcémie (taux de calcium dans le sang) stimule la production de parathormone (PTH) laquelle stimule à son tour celle de calcitriol pour augmenter l’absorption intestinale de calcium. A l’inverse, le calcitriol exerce une action inhibitrice sur la sécrétion de parathormone ;
  • et d’autre part en diminuant l’élimination urinaire du calcium ;
  • il participe à la fixation ou la libération de calcium par l’os (l’os est un tissu de réserve de minéraux). Calcitriol et PTH agissent ensemble au niveau de l’os et du muscle.)

2/ rôle dans l’intégrité de la fragile muqueuse intestinale


La muqueuse intestinale est garante de l’absorption des nutriments issus de la digestion, mais aussi barrière protectrice de tout ce qui ne doit pas entrer dans le milieu intérieur. Une carence en vitamine D est l’une des causes de l’hyperperméabilité intestinale, laquelle est le point de départ du développement de certaines maladies auto-immunes (maladie multifactorielles).

3/ rôle dans l’activité du système immunitaire


Le calcitriol est indispensable à la différenciation et l’activité des cellules du système immunitaire; il  exerce aussi des propriétés anti-inflammatoires et immunomodulatrices des réactions immunitaires. Cette hormone est indispensable à notre immunité innée, (première ligne de défense), et à notre immunité acquise, (deuxième ligne de défense). 

La vitamine D est actuellement étudiée comme traitement des maladies auto-immunes (MAI) car elle régule les gènes impliqués dans l'inflammation et les réponses immunitaires acquises et innées. Une carence en vitamine D favorise l'expression des MAI. 

La prise en charge des maladies auto-immunes est plurifactorielle, la supplémentation en vitamine D ne suffira pas à réguler ces maladies. Le causalisme, l'un des piliers de la naturopathie (agir sur la cause de la perte d'équilibre psycho-physiologique et/ou de l'apparition des troubles ou maladies) impose une prise en charge holistique, émotionnelle et corporelle (intolérances alimentaires, hyperperméabilité intestinale, dysbiose, carences nutritionnelles , intoxications diverses, ...). 

La vitamine D hormone protège aussi des maladies respiratoires virales.

La supplémentation quotidienne est plus protectrice que l'administration ponctuelle de très hautes doses. 




Conséquences d’une carence en vitamine D sur le système immunitaire : infections fréquentes, maladies auto-immunes, terrain inflammatoire, voire cancer.


Il y a corrélation entre les maladies auto-immunes ( diabète de type 1, Basedow, SEP, LED, psoriasis, arthrite rhumatoïde, MICI -maladies inflammatoires de l’intestin, …) et des taux sériques bas de calcitriol. Cela serait lié aux propriétés anti-inflammatoires et immunomodulatrices du calcitriol.  


« Il est recommandé aux personnes à risque de COVID-19 d’envisager de prendre 10000 UI par jour de vitamine D3 pendant quelques semaines pour augmenter rapidement leurs concentrations de 25(OH)D, suivi de 5000 UI par jour pour réduire le risque d’infection. » - D’Avolio D et al.

De plus, la vitamine D hormone diminue la production d'interleukine 6, cytokine impliquée dans le désormais tristement célèbre orage cytokinique de la covid-19.

4/ rôle sur le cerveau et le système nerveux.

Une corrélation a été établie entre taux sérique bas de calcidiol (la forme de vitamine D dosée dans le sang) et états dépressifs, mais aussi dans le déclin cognitif et les maladies neurodégénératives comme la sclérose en plaque, une maladie neurodégénérative auto-immune dans laquelle l’organisme s’attaque à la gaine de myéline des fibres nerveuses (la gaine grasse qui entoure les fibres nerveuses blanches) et la maladie de Parkinson (en cours d’études).

Le manque d’ensoleillement et de lumière en automne et en hiver provoque une carence en calcitriol, responsable de la dépression saisonnière qui s’améliore au printemps avec le retour des beaux jours.

L’efficacité de la supplémentation en vitamine D3 chez la femme améliore les troubles de l’humeur lors du syndrome prémenstruel mais aussi la dépression saisonnière et la dépression majeure . Elle porte bien son nom, la « vitamine soleil », elle fait entrer le soleil dans le cœur .

L’efficacité de la supplémentation en vitamine D a été démontrée dans l’épilepsie.

5/ Rôle au niveau du système cardio-vasculaire 

Régulation de la tension artérielle et de la coagulation sanguine.

Une carence en vitamine D est liée à l’apparition de troubles cardiovasculaires : artériosclérose (durcissement des artères) , HTA, problèmes cardiaques, IDM (infarctus du myocarde, ou crise cardiaque) et AVC (accident vasculaire cérébral).

6/ Rôle dans le renouvellement et la différenciation cellulaire, l’apoptose, l’angiogenèse

  • Le calcitriol contrôle l’expression de plusieurs centaines de gènes.
  • Il intervient dans la différenciation de certaines cellules cutanées. 

7/ Rôle dans la prévention des cancers

  • Des enquêtes épidémiologiques ont montré une corrélation entre taux bas de calcidiol et la survenue de certains cancers (colorectal, prostate, pancréas, poumons…). L’effet anti tumoral serait lié au fait que le calcitriol régulerait des gènes impliqués dans la prolifération cellulaire.
  • Des essais in vitro et in vivo sur animaux ont montré que le calcitriol a des effets préventifs contre le cancer, et qu’il retarde la progression des tumeurs cancéreuses.
  • Les études épidémiologiques ont montré une corrélation entre ensoleillement faible et taux de cancer plus élevé. 

8/ Rôle dans la régulation hormonale

En particulier dans la gestion de la glycémie, car elle augmente la sensibilité des récepteurs à l'insuline, (une carence est impliquée dans la résistance à l'insuline, le diabète, le diabète gestationnel).

Elle intervient aussi aussi la synthèse de la testostérone, chez l'homme et chez la femme (la progestérone est transformée en testostérone, en petite quantité chez la femme évidemment). Cela n'st pas étonnant, puisque vitamine D-hormone et testostérone sont deux hormones stéroïdes, synthétisées à partir du cholestérol. 



En résumé, les risques et symptômes d’un manque de vitamine D avec un taux sanguin inférieur à 30 ng/ml sont :

- Déminéralisation : ostéopénie, ostéoporose, arthrose, faiblesse musculaire, tétanie, mauvaise cicatrisation

-  Déséquilibre immunitaire : infections, allergies, maladies auto-immunes

Effets sur le système nerveux : dépression, troubles cognitifs, maladies neuro-dégénératives

Troubles cardio-vasculaires

Majoration du risque de cancer

Déséquilibre hormonal : syndrome prémenstruel, diabète



5. VALEURS DE REFERENCE DES TAUX SANGUINS DE CALCITRIOL

Selon la HAS (Haute Autorité de Santé), seul le dosage du calcidiol permet d’apprécier les stocks de l’organisme.

Les dosages sanguins sont exprimés en nanogrammes par millilitres (ng/ml) ou des nanomoles par litre (nmol/l) ; la conversion des ng/ml en nmol/l se fait en multipliant les premières par 2,5. 
« La détermination de ces valeurs de référence pour la concentration en vitamine D reste un sujet de débat et la définition d’une carence, d’une insuffisance et du taux optimal à atteindre ne semble pas encore complètement consensuelle. Alors que de nombreux auteurs et sociétés savantes considèrent que 75 nmol/L la concentration minimale de 25(OH)D à atteindre , d’autres, comme l’Institute of Medicine (IOM) (USA) jugent suffisante une concentration de 50 nmol/L et estiment qu’une concentration de 75 nmol/L n’est pas toujours associée à un meilleur bénéfice. » (HAS, Utilité clinique du dosage de la vitamine D – Note de cadrage)

 

Selon l’Académie Nationale de Médecine (année 2012)

- Carence en vitamine D si taux sanguin inférieur à 20 ng/mL (50 nmol/L) 

- Insuffisance en vitamine D si taux sanguin inférieur à 30 ng/mL (ou 75 nmol/L)


En France, on considère que :

- déficit sévère si taux sanguin < 10 ng/ml soit 25 nmol/l

- déficit modéré si taux sanguin < 20 ng/ml soit 50 mmol/l

- statut normal si taux sanguin > 20 ng/ml soit 50 mmol/l

- seuil optimal à atteindre : 30 ng/ml soit 75 mmol/l pour prévenir l’apparition de maladies.

Toutefois, les spécialistes estiment que les valeurs minimales du dosage sanguin en calcidiol devrait être de 35 à 50ng/ml voire 70 ng/ml.




La supplémentation en vitamine D3 est calculée en fonction du poids, car liposoluble, elle se distribue dans tout l'organisme : la dose quotidienne recommandée est de :

  • 75 UI par tranche d’un kilo de poids corporel soit:
    • 3670 UI pour une personne de 50 kg
    • 5250 UI pour une personne de 70 kg
    • sans dépasser 10.000 UI par jour !
  • Pour les nourrissons et jeunes enfants jusqu'à 2 ans, la dose recommandée est de 100 UI par kg de poids corporel
  • Pas de supplémentation aux nourrissons et bébés par les femmes allaitantes se supplémentant en 2000 UI de vitamine D3 quotidiennement.

en sachant que : 40 UI = 1 µg

La prise se fait le soir (métabolisation en vitamine D hormone nocturne), avec du magnésium et de la vitamine K2 si prise au long cours ou à forte dose afin de protéger les vaisseaux sanguins (dépôt de calcium sur les parois artérielles) 



6. BESOINS QUOTIDIENS EN VITAMINE D

En France, l’Anses (Agence chargée de la sécurité sanitaire des aliments pour les humains et les animaux en France) considère que « la couverture du besoin en vitamine D n’est pas atteignable compte tenu de l’offre et des habitudes de consommation observées.» Les personnes concernées sont celles qui ne consomment pas suffisamment les aliments riches en vitamine D, qui s’exposent peu au soleil, ne pratiquent pas d’activité physique ou professionnelle à l’extérieur et celles dont la peau est foncée. L’application des écrans solaires est aussi en cause.

La principale source de vitamine D3 est endogène, c’est-à-dire qu’elle est fabriquée dans la peau !

De nombreux facteurs influencent les besoins en vitamine D : l’âge, la taille, le sexe, la pigmentation cutanée, la saison, la grossesse, l’allaitement, la sédentarité, le niveau d’activité physique, le taux de masse grasse, l’état de santé, la latitude, la pollution atmosphérique , le tabagisme …

La posologie de la vitamine D est souvent donnée en unités internationales (UI) plutôt qu’en microgrammes (µg). Pour s’y retrouver, il suffit de savoir que 1 µg (1 millionième de gramme) équivaut à 40 UI.


Selon l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail) , les besoins quotidiens en vitamine D sont de 200 UI/j, soit 5 μg/j. (alors que l’AFSSA - Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments - qui a été incorporée dans l’ANSES) estimait que les besoins quotidiens de l’adulte étaient de 200 – 400 UI/j (ou 5 - 10 μg/j).

Mais tous les experts et l’Académie Nationale de Médecine s’accordent pour dire que ces doses recommandées sont insuffisantes, et qu’il faut se supplémenter. 

L’Académie Nationale de Médecine recommande, pour les deux sexes (rapport du 29.05.2012) : 

  • nourrissons de 0 – 12 mois : 800 - 1000 UI/j 
  • enfants 1 - 8 ans : 600 - 800 UI/j 
  • adolescents 9 – 18 ans : 800 - 1000 UI/j 
  • adulte 19 – 50 ans : 800 UI/j 
  • grossesse et allaitement : 800 - 100 UI/j 
  • adulte 51 – 70 ans : 1000 – 1500 UI/j 
  • au-delà de 70 ans : > 1500 UI/j

Elle estime en outre que les doses ci-dessous ne présentent pas de danger :

  • nourrissons de 0 – 12 mois : 2000 UI/j
  • enfants 1 - 8 ans : 2500 UI/j
  • à partir de 9 ans : 4000 UI/j

Des doses plus élevées peuvent être requises en cas de malabsorption, obésité et autres causes qui conduisent à la destruction de la vitamine D (Holick 2008).

Les experts de l’Endocrine society recommandent de 1500 à 2000 UI / jour pour les adultes, 600 à 1000 UI pour les enfants et adolescents entre 1 et 18 ans.


7. FACTEURS DE RISQUE DE CARENCE EN VITAMINE D

Certains facteurs sont responsables d'une carence en vitamine D :

  • l'âge : les nouveau-nés, les nourrissons, les femmes ménopausées, les personnes âgées
  • le régime alimentaire restrictif en protéines animales : les végétariens stricts, les végétaliens,
  • les pathologies induisant une malabsorption intestinale (HPMI hyperperméabilité intestinale, MICI maladies inflammatoires chroniques intestinales, intolérances alimentaires, ...)
  • les femmes enceintes, car le bouleversement hormonal entraîne une déminéralisation osseuse accroissant ainsi les risques de fracture
  • et les personnes à peau mate ou foncée, pour qui la synthèse de cette vitamine par l’exposition au soleil est moins efficace.

 

8. PRÉCAUTIONS D'EMPLOI - EFFETS INDÉSIRABLES

L’intoxication à la vitamine D est rare mais peut être provoquée par une supplémentation quotidienne à des doses trop élevées ; comme elle est liposoluble, elle s’accumule dans les graisses du corps. Elle entraîne alors un taux de calcium dans le sang trop élevé (hypercalcémie) qui peut se manifester par fatigue, constipation, polyurie (urines très abondantes), anorexie (perte d’appétit), d nausées, perte de poids, maux de tête, dépression, mais aussi des calcifications rénales et vasculaires, de l’hypertension et une anémie.

Lors d’intoxications sévères, l’hypercalcémie peut conduire à une insuffisance rénale irréversible et à une insuffisance cardiaque pouvant entraîner le coma et la mort.


9. CONTRE - INDICATIONS

· Hypercalcémie (taux trop élevé de calcium dans le sang).


10. DANGERS DE L'EXCÈS D'APPORT EN VITAMINE D

Une supplémentation trop élevée et au long court de vitamine D peut provoquer :

  • des symptômes tels que maux de tête, nausées, vomissements, fatigue intense, perte de poids qui doivent alerter , imposer l'arrêt immédiat de la prise de vitamine D et une consultation médicale avec bilan biologique car :
  • un taux de calcium sanguin trop élevé appelé hypercalcémie responsables d'atteintes rénales et cardiaque et de calcification de certains tissus.

Je recommande toujours un dosage sanguin de la vitamine D et de magnésium* avant de conseiller une supplémentation, et préconise un suivi médical en complément de la pris en charge naturopathique. Votre physiologie est unique : si certaines personnes ont besoin de faibles doses de vitamines D pour avoir un taux sanguin optimum,  d’autres ont besoin de  fortes doses pour maintenir un taux optimal. 

*Le magnésium sérique doit être doit être au moins dans la moitié supérieure des références d’analyses, idéalement dans le tiers supérieur des valeurs de références des analyses biologiques. 


En résumé,

·      La population française est chroniquement carencée en vitamine D, indispensable à l’assimilation du calcium.

·       La vitamine D joue un rôle majeur dans la santé du système ostéoarticulaire, des dents, mais aussi au niveau du système immunitaire, du système cardiovasculaire, du système nerveux (santé mentale), du système endocrinien (hormonal) et qu’elle a un rôle antitumoral.

·    Les sources alimentaires les plus riches en vitamine D sont les poissons gras, les abats et le jaune d’œuf .

·    La source principale de vitamine D est l’exposition au soleil, durant 30 minutes chaque jour, avec un ensoleillement suffisant, et sans protection solaire, sur une surface de peau suffisante.

·    La vitamine D présente dans les aliments ou synthétisée au niveau de la peau est le précurseur d'une hormone, le calcitriol, synthétisée par le foie et les reins.

·    En conséquence, en raison de nos modes de vie modernes, la supplémentation est nécessaire. Il faut veiller à prendre de la vitamine D3 naturelle, afin de ne pas ingérer des adjuvants et excipients aux effets délétères pour la santé.

·     Une surveillance régulière des taux sanguins est conseillée afin d’ajuster la posologie.

 Et pour terminer sur une note sympathique : nos animaux à poils bien-aimés absorbent la vitamine D en léchant leur pelage, surtout après avoir lézardé au soleil.



En espérant que cette présentation vous a intéressé,

Prenez bien soin de votre bien-être physique et émotionnel,

Nancy
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Commentaires

  1. La vitamine D ... tout le monde en parle mais personne ne la connait réellement ... merci Nancy pour cet article très complet sur cette vitamine indispensable à notre organisme

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