Le microbiote, un organe au centre de notre équilibre.

  

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Mise à jour : septembre 2023

Autrefois appelé flore intestinale, la recherche a révélé son rôle capital pour notre santé physique et mentale.

Considéré aujourd'hui comme un organe à part entière, il pèse environ 1 kg. Composé de plus de 100 000 milliards de micro-organismes répartis en 1000 espèces et environ 35 000 souches différentes ( 160 espèces pour le microbiote d'une personne-hôte) qui peuplent notre système digestif de la bouche à l'anus; bactéries, virus, levures, champignons (microscopiques), archées, toute une population variée vit dans notre ventre, en parfait équilibre, incognito … quand tout se passe bien. Car le bien-être digestif, immunitaire, neurologique, et métabolique naît de l’équilibre de sa composition qualitative et quantitative, de la richesse incroyable de mixité d’espèces, chacune apportant ses rôles et bienfaits, avec son territoire propre, dans une synergie et une cohabitation inspirantes.

Tout déséquilibre (dysbiose, appauvrissement, excès, migration de flore) est souvent à l'origine de l'apparition de maladies, car le microbiote fait partie du système neuro-psycho- endocrino-immunologique, l'organisme étant un tout dans lequel toutes les parties sont interreliées.

Comme tout équilibre toutefois, il est fragile, vite menacé par le stress, le déséquilibre alimentaire, les polluants divers (alimentaires ou pas), l’alcool, le tabac, l’excès (ou la carence) d’activité physique, …

1. NAISSANCE ET DÉVELOPPEMENT

Il se développe dès la naissance, lors du passage dans les voies génitales (d'où l'importance de la naissance par les voies naturelles), puis pendant l'allaitement (flore cutanée du sein), au contact de son entourage (importance du peau à peau, du toucher) et de son environnement.


Le mode alimentaire de bébé (allaitement maternel ou lait maternisé) joue un rôle majeur sur la composition de la flore : le lait maternel apporte des germes issus de la flore intestinale maternelle et des sucres prébiotiques (i.e qui favorisent le développement de la flore) , appelés galacto-oligosaccharides ou GOS, qui favorisent le développement des bifidobactéries , protectrices de notre santé, tandis que les bébés nourris au lait maternisé auront une flore de composition différente moins protectrice.


La diversification alimentaire enrichit cette flore en quantité et en variétés. Il mature durant les 3 premières années de vie pour atteindre une biodiversité qui lui est propre, une véritable carte d'identité, une variété qui sera relativement stable tout au long de la vie. Sauf qu’elle est fragile et vite désorganisée, avec de nombreuses répercussions sur la santé. Antibiotiques, stress, additifs alimentaires, pollutions diverses, excès et carences alimentaires, … sont autant de facteurs qui déséquilibrent ce fragile écosystème. Notre flore se nourrit du contenu de l’intestin …

Remarques :

  • Pas d’excès d’hygiène, surtout avec l’eau chlorée / javellisée (son but est de tuer les micro-organismes, et le chlore est toxique en inhalation, en particulier pour la thyroïde, glande du métabolisme et du développement intellectuel). Animaux de compagnie, vie en campagne, à la ferme, bienvenus. Plus l’environnement est riche, plus la flore intestinale le sera aussi, et meilleure sera la santé. Evidemment, tout est question d’équilibre : je ne prône pas l’absence d’hygiène.

  • Les naissances par césarienne en milieu hospitalier sans allaitement maternel sont donc un vrai problème pour la colonisation du tube digestif du nourrisson. Les microbes du milieu hospitalier ne sont pas, loin s’en faut, les plus … hospitaliers qui soient ! Les infections nosocomiales font régulièrement la une de la presse (enfin, avant qu’un certain virus ne monopolise toute l’attention des médias).

  • La recherche montre que le placenta serait colonisé par des bactéries (quasi identiques à celles présentes dans la cavité buccale de la mère) qui pourraient ainsi être transmises au fœtus ; d’où l’importance de l’hygiène et de la santé de la bouche de la mère, malheureusement oubliée dans les consultations de médecine classique.



2. COMPOSITION ET RÔLES DU MICROBIOTE DANS LE TRACTUS DIGESTIF


Le microbiote forme une couche protectrice de la fragile muqueuse intestinale. A ce rôle protecteur s'ajoutent des rôles fonctionnels (digestion, synthèses, maturation immunitaire, ...).

Il est composé d’une grande diversité microbienne qui se répartit tout au long du tube digestif avec une densité maximale au niveau du côlon en quantité et en variété bactérienne.

Sa composition se modifie en fonction de la quantité d’oxygène présent, qui diminue drastiquement au fur et à mesure que l’on avance dans le tractus digestif ; on passe ainsi d’une flore aérobie (dans la bouche par exemple), adaptée à la présence d’oxygène à une flore anaérobie, adaptée à l’absence d’oxygène, dans la partie terminale du côlon.

Outre la capacité à vivre en présence ou en absence d'oxygène, la flore se caractérise aussi selon les effets qu'elle exerce sur notre santé : bénéfique, sans effet, ou potentiellement pathogène (par prolifération - dysbiose, voir plus bas).


La nature du microbiote varie aussi le long du tractus intestinal :


  • Côlon droit jusqu'au côlon transverse : flore de fermentation

Elle produit la fermentation des glucides complexes non digérés : sucres/glucides en excès, des amidons résistants et des fibres alimentaires, avec production de gaz à émission bruyante et non odorante et de métabolites acides qui maintiennent un pH acide bénéfique pour notre santé dans cette partie du tube digestif. 

La fermentation des fibres fournit des acides gras à chaîne courte (AGCC), source d’énergie pour le renouvellement de la muqueuse intestinale et pour le foie, stimulent les échanges d’eau et de minéraux et participent au métabolisme (synthèse de cholestérol, d’acides gras, de glutamine indispensable à la cohésion de la muqueuse intestinale et au fonctionnement cérébral).

  • Côlon transverse : population bactérienne réduite

  • Côlon gauche : flore de putréfaction qui dégrade les protéines avec production de gaz et des produits alcalins d’où un pH plus élevé dans cette partie du côlon. L’excès de putréfaction libère des gaz nauséabonds et des substances toxiques.

3. LA DYSBIOSE


Notre alimentation moderne (trop riche en protéines, sucre raffiné, aliments sucrés, additifs et en mauvaises graisses, trop pauvre en fruits et légumes et donc en fibres, minéraux, vitamines, oligoéléments), le stress, certains médicaments (antibiotiques, AINS, IPP…), perturbent notre microbiote, créant un déséquilibre appelé DYSBIOSE conjugué à une altération de la muqueuse intestinale (Hyper Perméabilité ou HPMI) et à un dysfonctionnement du système immunitaire (allergies, inflammation, infections, maladies auto-immunes).



La dysbiose se manifeste par les signes suivants :

  • Troubles digestifs : ballonnements, douleurs abdominales troubles du transit, reflux gastrique, flatulences, ..

  • Mauvaise haleine (halitose)

  • Intolérances alimentaires

  • Troubles immunitaires

  • Maladies inflammatoires (maladies en "ite" : arthrite, gastrite, ...)

  • Obésité,

  • Maladies métaboliques (hypercholestérolémie, hypertriglycéridémie, diabète, …)

  • Troubles anxiodépressifs

  • maladies neurologiques,

  • Troubles hormonaux,


 4. LE SIBO

Le SIBOsmall intestinal bacterial overgrowth ») ou « prolifération bactérienne de l’intestin grêle » (PBIG) en français, est un excès de flore qui va donner des symptômes similaires à ceux du syndrome de l’intestin irritable (SII) : ballonnements, douleurs abdominales, troubles du transit intestinal, nausées, fatigue, voire malabsorption des lipides, des protéines et des micronutriments (vitamine B12 en particulier) dans les cas les plus sévères, causant des carences qui impactent la santé.

Le diagnostic peut être posé directement par des cultures quantitatives (liquide d’aspiration jéjunal) ou indirectement par des tests respiratoires, bien qu’il n’existe encore à ce jour aucun test strictement validé. Il repose actuellement sur l’analyse bactérienne du liquide contenu dans la partie haute de l’intestin grêle (jejunum) et / ou sur les résultats de tests respiratoires (mesure de l’hydrogène et du méthane dans l’air expiré après l’administration d’une solution à base de glucides) .

Le traitement consiste à éradiquer le surplus microbien avec des antibiotiques.

En naturopathie, médecine holistique et naturelle, je conseille des corrections alimentaires, et des remèdes naturels pour corriger l’origine des troubles et leurs conséquences. Ces mesures sont individualisées, adaptées aux besoins de chaque personne.


5. AXE INTESTIN - CERVEAU, UNE COMMUNICATION BIDIRECTIONNELLE 

Le système digestif est en relation permanente avec le cerveau, via le système nerveux entérique (propre au tube digestif) et le nerf vague, très long nerf crânien qui innerve la plus grande partie de l’organisme, du cerveau jusqu’aux organes de l’abdomen. C’est le nerf du système nerveux autonome (ou végétatif) responsable des 4 D : Digestion, Détente, Diurèse (élimination urinaire) et Défécation. Je pourrais rajouter : réparation, cicatrisation, ...

Quand on sait cela, on comprend l’intérêt de la sieste après un repas, mais aussi du repos et de la détente pour é-li-mi-ner ! Faire du sport aussitôt le repas avalé est anti-physiologique (ça coupe la digestion) … le stress aussi. Les « info » télévisées … à proscrire … digérer le repas ou les (bad) news, ils faut choisir.

Intestin et cerveau communiquent donc en permanence, dans un flux d’informations à double sens de circulation, une communication bidirectionnelle et dynamique : tout ce qui impacte l’un impacte l’autre. Un véritable réseau social.

  • Le microbiote peut modifier le fonctionnement cérébral par ses effets sur le système nerveux entérique (SNE) et sur le nerf vague, mais aussi sur le cerveau lui-même ( en particulier sur des cellules de l'hypothalamus) par voie sanguine .


  • Le stress et la dépression modifient la perméabilité intestinale mais aussi la composition du microbiote, un cercle vicieux s'installe : stress -> HPMI & dysbiose -> stress -> entretien ou aggravation de la dysbiose et de l'HPMI -> etc



  • Le stress et la dépression entraînent également des perturbations du sommeil et de l’hygiène de vie (modifications alimentaires, sédentarité ou excès de sport, alcool, café, tabac, ...) , perturbant alors l’équilibre du microbiote, ce qui impacte le fonctionnement cérébral: cognitif, émotionnel, mental, ... toutes les fonctions sont perturbées.



  • Des essais chez la souris ont montré que la modification de son microbiote a des répercussions sur son métabolisme et sur son comportement. Des greffes de flore de souris obèses à des souris minces les a rendues obèses et inversement. Des expériences de greffe de microbiote sélectionné ont donné des résultats spectaculaires sur les capacités cognitives et comportementales des souris !

  • Les maladies dégénératives neurologiques trouvent leur origine dans la modification de la flore intestinale, qui provoque une inflammation locale qui se transmet au SNE et au nerf vague et remonte ainsi jusqu’au cerveau, provoquant alors des lésions ; ce phénomène met des années à se développer. Les investigations cliniques ont montré que les personnes atteintes de maladies cérébrales ont un microbiote altéré et souffrent de troubles gastro-intestinaux.

Des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS et de l’Inserm ont découvert (chez la souris) que le microbiote intestinal communique avec le cerveau par voie sanguine, en plus de la voie nerveuse (nerf vague) en sécrétant des substances appelées muropeptides qui sont détectées par les neurones cérébraux, en particulier des cellules de l'hypothalamus, centre du contrôle de la tension artérielle, de la température, de l'appétit, de la soif, de la reproduction ... et autres fonctions physiologiques vitales; l'hypothalamus réagit alors en modulant en particulier l'appétit et la température corporelle. Les neurones sont donc capables de détecter l’impact de la prise alimentaire sur l’écosystème intestinal.




6. LES PROBIOTIQUES, EFFICACES ET PROMETTEURS

Liens entre diabète, maladies auto-immunes, troubles anxiodépressifs, fatigue, maladies dégénératives , ... et microbiote sont abondamment décrits, ainsi que le rôle et l'efficacité des diverses souches probiotiques.

Anxiété, dépression, troubles de l’attention, troubles bipolaires, schizophrénie, autisme, maladies neurodégénératives,  … sont ainsi liés à notre microbiote … (et sont améliorés par l’utilisation de pré et probiotiques).

La prise de probiotiques pourrait, par son maintien d’un microbiote équilibré, contribuer à la régulation de l’anxiété, de l’humeur, de la douleur ainsi que de la cognition.

Les probiotiques sont des bactéries ou des levures vivantes tandis que les prébiotiques sont des aliments favorisant la croissance des bactéries intestinales bénéfiques ; ils contribuent à restaurer l'équilibre du microbiote et à améliorer les troubles liés à la dysbiose. Ne pas prendre en première intention en cas de SIBO, puisqu'il y a déjà pullulation bactérienne.

Certains "compléments alimentaires" associent les deux, ce sont des symbiotiques.

La recherche avance et offre de belles promesses thérapeutiques. dans divers domaines de la santé. La bibliothèque de souches offre des perspectives de thérapies personnalisées fascinantes et passionnantes.

La psychobiotique étudie ainsi les liens entre les souches bactériennes et la santé mentale.

Un postbiotique est “une préparation de microorganismes inanimés et/ou de leurs composants conférant un bénéfice pour la santé de l’hôte”, définition d'experts et de scientifiques de l’Association scientifique internationale pour les probiotiques et les prébiotiques (ISAPP).Ce sont des substances produites par les des microorganismes vivants : acides gras à chaîne courte, (comme le butyrate aux effets anti-inflammatoires), peptides (toutes petites protéines), protéines, polysaccharides (sucres complexes) ou d'enzymes (molécules permettant les réactions chimiques dans l'organisme), le tryptophane, précurseur de la sérotonine, etc.

7. EN NATUROPATHIE

Le rééquilibrage de la flore, de l'alimentation, de l'acidité, des troubles physiques et psycho-émotionnels, de l'activité physique, ... donne d'excellents résultats.

La dysbiose doit faire l'objet de la recherche de la CAUSE de son apparition, afin de la CORRIGER pour en supprimer ou atténuer les conséquences.

C'est le rôle du naturopathe :

Cure de détoxication et/ou cure de revitalisation, selon le bilan naturopathique , en faisant appel aux techniques naturopathiques appropriées, en respectant la prise en charge holistique de la personne (mental - émotionne - physique) , en apportant notamment :


  • Alimentation respectueuse de la physiologie et des besoins de la personne, de son tempérament hippocratique, des saisons ;

  • notre corps est capable de produire les postbiotiques, grâce à une flore intestinale équilibrée. Pour cela, il est essentiel d'avoir une alimentation riche en légumes, de consommer 2 fruits maximum par jour et d'éviter les produits ultratransformés, raffinés et industriels, etc. Le régime méditerranéen est la meilleure alimentation santé.

  • Correction de la dysbiose, par des mesures alimentaires additionnées de correction du terrain (correction de l'acidité, de l'HPMI, du terrain inflammatoire, ...)

  • Correction de l'acidité, des excès, des carences, du stress oxydatif, soutien des organes et fonctions (digestion, éliminations, sommeil, émotionnel, cycle féminin, ..,) avec des moyens naturels.

  • Activité physique adéquate ... : marche, qi-gong, course à pied, voile, cyclisme, ...

  • Épanouissement personnel, relationnel, loisirs, ...

  • Bols d'air en nature, respiration consciente, méditation, yoga, ... toutes les techniques qui permettent l'oxygénation et la détente mentale et physique, libèrent la circulation sanguine et lymphatique, la circulation énergétique, stimulent les éliminations.

  • Exposition au soleil (avec écran solaire si besoin)

  • Et de nombreuses autres techniques naturopathiques, toutes adaptées aux besoins de la personne ...




En espérant que cette présentation vous a intéressé,

Prenez bien soin de votre bien-être physique et émotionnel,

Nancy
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Commentaires

  1. Excellent article, détaillé qui explique parfaitement le fonctionnement et les dysfonctionnements de notre microbiote. Merci Nancy !

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